à : : v : o : i : r
les 2, 3 et du 20 au 24.05.03 aux Instants Chavirés

"C’est presque insulter les formes du monde de penser que nous pouvons inventer quelque chose ou que nous ayons même besoin d’ inventer quoi que ce soit."
Borges

"Figer le mouvement et découper le monde sont des activités étranges, aussi les sujets de la série de photographies les formes du repos (ouverte en 2001) se donnent comme autant de natures-mortes « naturelles », d’images toutes-faites. Ces objets en béton sont à l’écart, en attente, au repos; perdus dans la nature ou sur un terrain-vague. Les formes suggèrent un mouvement qu'elles ne donnent pas; elles sont un peu comme des fossiles du mouvement. Sourdes, Les formes du repos ne
sont jamais muettes. "
Albert Asthom

L'ensemble de mon travail et de mes projets soulève des questions suggérant une relation au "contexte" ou à la place du travail artistique. Mais ces termes fonctionnent plus comme un cadre de travail qui apparaît de temps en temps comme un disfonctionnement de notre imagination lorsque nous sommes incapables de nommer des désirs ou la relation que nous entretenons avec certains types d'espaces. La plupart de ces espaces sont peu accueillants ou ne supposent pas que nous puissions y vivre. En changeant et modifiant les perspectives d'un possible public, soudain, sans contrôle, la disponibilité et la distance entrent en jeu... Pendant quelques moments inattendus, la chose a une nouvelle vie, une présence, pour ensuite retomber dans la futilité.
Vincent LAMOUROUX

Pentacycle, 2001-2002 :
La voie de l’Aérotrain est un fragment, à l’écart du continuum béton-goudron de nos villes. C’est à la fois un objet gigantesque et un espace autonome. Ce tronçon de 18 km de long servait aux essais de L’Aérotrain de l’ingénieur Bertin, un véhicule sur coussin d’air dont les tests ont été réalisés au début des années 70 puis abandonnés faute de débouchés commerciaux.
Lawrence Alloway écrivait dans les années 60 à propos de l’imaginaire technologique que le demain d’hier ne correspond jamais au jour présent (yesterday’s tomorrow is not today). L’histoire de l’Aérotrain justifie cette équation, et le rail de l’Aérotrain reste le seul témoin d’un chevauchement de temps hétérogènes. Cet espace de mise en mouvement physique, aujourd’hui abandonné, s’est transformé en espace de mise en mouvement de l’imaginaire.
L’objet Pentacycle est le centre de notre projet : il s’agit d’un véhicule-objet permettant de voyager exclusivement sur le monorail de l’Aérotrain. Mais plus qu’un véhicule, le Pentacycle est en quelque sorte un documentaire en 3D. Immobile, à l’intérieur de la galerie, le véhicule-objet reprend sous une autre forme les principales caractéristiques du lieu, ou au moins celles que nous avons cru pouvoir observer. Le projet dans son ensemble comprend également un texte (sous la forme d’un entretien) qui fait le tour de nos motivations et une vidéo montrant le trajet du « pentacycliste » d’un bout à l’autre du rail à travers la diversité des paysages traversés (champs, forêts, zones industrielles, zones pavillonnaires…).

   
Pentacycle 2002
7’ / dvd / couleur / son
Réalisation: RaphaëL Zarka Vincent Lamouroux l Images :MaximeThieffine, Damien Maestraggi
l Montage :Damien Maestraggi l Montage son: Mathieu Kleyebe Abonnenc